Aéroport de Vienne, Autriche.
Les deux gars au crâne ras sont à l’évidence des gardes du corps. Ils parlent dans une langue balkanique que je ne parviens pas à identifier. Ils sont trois au total, bâtis très exactement sur le même modèle, tenant compagnie à un homme dans la force de l’âge, hors champ sur cette photo.
L’homme a les cheveux gris avec une mèche noire sur le côté. Il apparaît solide et sûr de lui, mais pas à la manière d’un prospère entrepreneur, il sent plutôt l’homme politique populiste, voire, à quelques subtils détails, le chef de guerre reconverti. Le fait qu’il éprouve le besoin de se déplacer flanqué de trois gorilles plaide assez pour cette dernière hypothèse.
Tandis que j’observe le petit groupe, l’agent de sécurité de l’aéroport ici présent (le personnage en uniforme sur l’image) discute avec eux en leur langue. Il obtient que l’homme, visiblement coutumier du fait, accepte d’être pris en photo à ses côtés. Il le remercie avec ferveur et repart en contemplant son trophée avec ravissement.
Notre homme mystère est sans doute un « héros national » s’étant illustré dans l’un des tristes conflits ayant ensanglanté les Balkans ces vingt dernières années. Ou peut-être pas…