Libre voyageur

Flâneries indiscrètes dans un vaste monde

Pyramids?

Gizeh, Égypte.

Dans un mini-bus qui me conduit au plateau de Gizeh, une jambe hors du bus…

Regardez bien dans le rétroviseur, le front du conducteur porte une tache, comme une tavelure.

Cette tache, vous la verrez souvent au front des hommes des quartiers populaires du Caire, ceux qui exercent des métiers modestes, portefaix, tireurs de charrettes, vendeurs de fruits et légumes.

Il s’agit de la zebiba, un cal produit par le choc du front contre le sol lors des prosternations (34 au minimum) de la prière musulmane.

La violence avec laquelle ce geste de dévotion est effectué est sensé pour certains représenter un témoignage de ferveur religieuse, ce dont ils tirent quelque orgueil.

On voit parfois même à cet endroit un méplat large comme un soucoupe, dû probablement à une calcification de la zone en réaction aux chocs répétés.

J’ai pu observer de temps à autre la zebiba à Paris, un peu plus souvent dans les villes du Moyen-Orient que j’ai hantées ces derniers jours, mais jamais autant qu’au Caire, où elle apparaît partout.

Il est probable que ces chocs fréquents produisent des dommages cérébraux.

J’avais dit à ce chauffeur que j’allais aux « Pyramids« , il me dépose devant le « Pyramids Resort », un hôtel.

Il conduit un mini-bus à Gizeh, mais ne connaît pas les pyramides de Gizeh, du moins pas sous ce nom.

Pour sa défense, il faut savoir que j’ai, à mon habitude, emprunté un moyen de transport utilisé par le petit peuple cairote, et non un car climatisé pour touristes. Ce long trajet m’aura royalement coûté 20 centimes d’euro.

Ce sont finalement de jeunes passagers qui lui expliqueront en arabe où je souhaitais me rendre. Le chauffeur fera alors un détour pour me mener à bon port.

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