Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg, Russie.
Danaé, par le Titien.
Alors…
Titien peignit quatre versions de ce tableau décrivant un épisode de la mythologie grecque : Danaé était la fille du roi Acrisios ; l’oracle avait prédit qu’un garçon né de Danaé tuerait son grand-père ; Acrisios, poltron comme pas un, enferme donc sa fille dans un donjon de bronze.
Zeus, queutard divin et métamorphe comme il n’est pas permis, auprès duquel Don Juan ferait figure d’onaniste prépubère, et Raven Darkholme (voir les X-Men) de caméléon daltonien, Zeus, disions-nous, se transforme en pluie d’or.
Danaé écarte obligeamment les cuisses pour l’accueillir, et donne naissance neuf mois plus tard à Persée : un gaillard, un tatoué, un mélange de Gabin jeune et de Steve McQueen, ou, pour les plus jeunes, un Sam Worthington dans le remake du Choc des Titans.
Persée, non content de tuer Méduse, ira aussi, je vous le donne dans le mille, joyeusement occire sa poule mouillée de grand-père.
Le roi Philippe II d’Espagne, grand amateur d’art et de voluptueuses jeunes femmes aux cuisses entrouvertes, commanda deux versions de ce tableau.
Au total, il y en eut donc quatre : un au Prado à Madrid, un à Naples, un à Vienne, celui-ci à Saint-Petersbourg.
Comme Philippe II, mais pour des raisons plus nobles, n’en doutez pas, j’adore ce tableau, surtout la version du Prado dont les reproductions m’ont longtemps accompagné.
Il y a quelques années, de passage à Madrid, je suis allé au musée dans le secret dessein de voir Danaé, mais le tableau était temporairement prêté au Louvre. Enfer, pustules et damnation !
Cette version de l’Ermitage n’est certes pas la plus belle, le visage (que vous ne verrez pas) est moins délicat que celui de la Danaé du Prado, mais au moins aurais-je pu la contempler tout mon saoul.