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Flâneries indiscrètes dans un vaste monde

Pepe, cierra the window que entra mucho cold, please

Gibraltar, Territoire d’outre-mer contesté du Royaume-Uni.

Cimetière juif sur le Rocher de Gibraltar, près de la Porte des Juifs, la voie d’accès au sud du Rocher, juste avant l’entrée du chemin des « Marches méditerranéennes ».

En 1704, une escadre anglo-néerlandaise s’empare de Gibraltar, et la propriété britannique (pas la souveraineté) en est entérinée par les traités d’Utrecht en 1713.

Dans le traité, l’Espagne ajoute une clause interdisant à la Grande-Bretagne d’accueillir des Juifs (expulsés de la péninsule ibérique en 1492) ou des Maures (en 1493). Les Britanniques ne respecteront pas cet accord, et l’Espagne en saisit le prétexte pour assiéger la ville en 1727.

En 1859, l’Espagne attaque le Maroc. Les Juifs de Tétouan, dont le quartier de la Juderia sera saccagé par les troupes espagnoles, se réfugient à Gibraltar.

Les Juifs de Gibraltar demandèrent aux autorités un lieu d’inhumation le plus loin possible de la frontière espagnole, terre d’Inquisition, et c’est ainsi que ce cimetière fut implanté à l’entrée sud du Rocher, les premières tombes datant de 1726.

Aujourd’hui, d’un tiers de la population au 18e siècle, il demeure une petite communauté bien intégrée à Gibraltar. Il y a plusieurs synagogues et boutiques casher, et l’on voit ordinairement des hommes en kippa se promener dans les rues.

Le llanito, la langue locale, proncipalement mélange d’espagnol et d’anglais (« Pepe, cierra the window que entra mucho cold, please« *), comprend encore environ 500 mots d’origine hébraïque, témoignant de l’influence passée des Juifs sur le territoire.

* « Pepe, s’il te plaît, ferme la porte parce qu’il fait très froid ».

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