Petra, Jordanie.
De retour à Petra.
Toujours aussi impressionnant.
Le Trésor
Au sortir des gorges étroites du Sîq, le lit de l’ancienne rivière qui alimentait la ville, le « Trésor » apparaît dans sa livrée de grès rose, magnifiée par la lumière du matin.
Ce nom, Khazneh en arabe, vient de ce que les Bédouins croyait que l’urne funéraire au sommet de l’édifice recelait le trésor d’un pharaon.
En réalité, c’est du mausolée d’un roi de Nabatène qu’il s’agit.
Le peuple nabatéen
Les Nabatéens étaient un peuple du nord de la péninsule arabique.
Ils parlaient un dialecte arabe, et utilisaient un alphabet dérivé de celui des Araméens, lui-même emprunté aux Phéniciens.
Il semble aujourd’hui que leur écriture ait engendré l’alphabet arabe. Cette paternité est encore contestée avec l’autre grande civilisation arabe de l’Antiquité, celle des Palmyréniens.
Au passage, l’alphabet phénicien et son dérivé araméen sont à l’origine de 80 % des écritures dans le monde, dont les alphabets latin, grec, hébraïque, arabe, syriaque, cyrillique, berbère, mongol, tibétain, brahmi, pahlavi, kharosthi, mandéen…
L’arrivée à Petra
Au VIe siècle avant Jésus-Christ, les Nabatéens s’installent à Petra abandonnée par les Édomites (rappelez-vous : le roi de Judée Hérode le Grand était fils d’un dignitaire édomite judaïsé et d’une princesse nabatéenne).
Ils firent de la cité de pierre au milieu du désert leur capitale, et parèrent les parois de cette immense forteresse de somptueux monuments creusés dans le roc, pour la plupart des mausolées royaux.
Ils la dotèrent aussi d’un ingénieux système d’irrigation permettant d’alimenter en eau une ville entière, et de faire pousser des arbres à l’abri des hautes falaises de grès.
Petra, carrefour des civilisations
Petra était une halte marchande majeure à la croisée des chemins permettant de convoyer les épices, la soie, l’ivoire, d’Afrique, d’Assyrie, d’Arabie et d’Inde, vers l’Égypte, la Syrie et le monde méditerranéen.
Ainsi qu’en témoigne le Trésor, telles ces colonnes et statues érodées par les vents, les Nabatéens accueillaient toutes les influences qu’ils incorporaient à leur propre culture, faisant venir des architectes, des sculpteurs et des artisans de Grèce, d’Égypte ou de Mésopotamie.
La conquête de Petra par les Romains, le changement des voies de circulation commerciale dans la région, ainsi que des tremblements de terre, condamnèrent progressivement la ville à l’oubli.
Gardée par quelques bédouins, elle ne fut redécouverte par les Occidentaux qu’au début du XIXe siècle.