Île de Fuerteventura, Îles Canaries, Royaume d’Espagne.
Plants d’aloe vera.
L’aloe vera est cultivé depuis l’Antiquité en Afrique du Nord.
On le trouve aussi en abondance au Cap Vert et aux Canaries. Il a été par la suite implanté en Amérique du Sud, en Asie et en Australie.
C’est une plante adaptée aux climats arides, comme celui des terres volcaniques de Fuerteventura, et qui stocke l’eau dans ses feuilles, une plante « succulente » (pleine de suc) comme disent les botanistes.
Le suc d’aloès se trouve ainsi dans les feuilles charnues près du sol.
Ces longues tiges qui se balancent au vent ne sont en fait que les fleurs de l’aloe vera.
On emploie l’aloe vera pour ses vertus prétendument cicatrisantes depuis la plus haute Antiquité.
Allez, accordez-moi un petit détour par l’Histoire maintenant…
En -46, lors du quintuple triomphe (célébrant ses victoires en Gaule, en Afrique, en Palestine, en Asie Mineure et en Égypte) de Jules César à Rome, se trouvent dans la liste des prestigieux captifs du cortège, Vercingétorix, fameux chef gaulois, Arsinoé, reine d’Égypte détrônée et demi-sœur de Cléopâtre, et le petit Juba II, 5 ans, fils du roi berbère Juba Ier de Numidie.
Élevé à Rome dans une prison dorée par la sœur du futur empereur Auguste, Juba II parvint à reprendre le trône de Numidie, puis à s’établir sur celui de Mauritanie, ses possessions s’étendant alors de l’Atlantique à la Tunisie.
Il épouse Cléopâtre Séléné, la fille de la célèbre Cléopâtre et de Marc-Antoine.
La grande reine d’Égypte avait eu 4 enfants :
- aucun de ses deux premiers maris, ses frères Ptolémée XIII et Ptolémée XIV (c’était la tradition de batifoler en famille chez les Lagides, les rois grecs d’Égypte, ce qui fait que Cléopâtre, descendante de Prolémée II Philadelphe – « qui aime sa sœur » – était issue de 5 générations de mariages incestueux) ;
- de Jules César, un fils, Césarion, bientôt assassiné ;
- trois rejetons de Marc-Antoine, deux garçons, et une fille, cette Cléopâtre Séléné, qui épousa le Numide Juba.
Très savant, lui-même auteur de nombreux livres rédigés en grec sur les sujets le plus divers, Juba II commandita des expéditions d’exploration pour trouver les sources du Nil, et d’autres à l’ouest, à Fuerteventura et sur les autres îles macaronésiennes, comme à Madère.
C’est d’ailleurs à lui qu’une légende attribue le nom de « Canaries » (« canariae insulae », « îles aux chiens »), les îles étant réputées abriter des chiens sauvages.
Pour en finir avec ce très succinct détour historique, Philostrate d’Athènes rapporte que Juba avait écrit, dans un ouvrage depuis perdu, que lorsque un éléphant se trouvait blessé, ses camarades venaient, tels des médecins, appliquer des feuilles d’aloe vera sur ses plaies afin de soulager ses peines et participer à sa guérison.