Montevideo, République orientale de l’Uruguay.
Le 4 avril 1846, naissait à Montevideo Isidore Ducasse, fils d’un commis-chancelier du consulat général de France, François Ducasse, homme de grande culture qui l’élèvera seul, sa femme étant morte dans des circonstances mystérieuses un an après la naissance de l’enfant.
Âgé de treize ans et demi, le jeune garçon est envoyé en France, il entre en sixième au lycée de Tarbes, les enfants d’expatriés accusant souvent un retard scolaire. Il passe son baccalauréat à Pau, rentre en Uruguay, puis s’en retourne en France où il prend logis dans un hôtel parisien.
Tout en poursuivant des études supérieures, il écrit frénétiquement, passionnément, la nuit durant.
Il publie à compte d’auteur et anonymement la première partie de son œuvre en novembre 1868.
En août 1869, son livre au complet est imprimé en Belgique, mais il n’est pas diffusé.
Le 24 novembre 1870, Isidore Ducasse meurt à l’âge de 24 ans, au 7 rue du Faubourg-Montmartre, dans le neuvième arrondissement de Paris.
Le livre, ce sont les « Chants de Maldoror », l’auteur est plus connu sous le nom de « Comte de Lautréamont ». L’ouvrage sera découvert des années après sa mort, puis adoubé bien plus tard par les Surréalistes, et Gainsbourg fera chanter à sa muse « Lautréamont, les Chants de Maldoror, tu n’aimes pas, moi j’adore ».
Sur l’homme Isidore Ducasse, on ne sait guère plus que ce que je vous en ai raconté, mais à contempler les eaux brunes et déchaînées du Rio de la Plata, l’on s’imagine voir un peu de l’âme tourmentée du Comte de Lautréamont.