Dans le train entre Tigre et Buenos Aires, Argentine.
Un prédicateur ferroviaire…
Son acolyte est un peu plus loin et fait les répons : « Amen ! », « Alléluia ! ».
Le style est celui des évangélistes américains dont les disciples ont envahi l’espace latino-américain ces dernières décennies, empiétant sur le domaine traditionnellement réservé à l’Église catholique.
Au Brésil, le phénomène est particulièrement frappant, certains de ces apôtres ont même développé des multinationales au prosélytisme particulièrement agressif.
Prenons « Universal », par exemple. Le logo représentant une colombe blanche dans un cœur rouge est omniprésent au Brésil, de São Paulo jusqu’aux endroits le plus reculés de la forêt amazonienne.
Universal, c’est « l’Église universelle du royaume de Dieu« , fondée en 1977 par Edir Macedo Bezerra et son beau-frère.
Universal impose à ses membres, issus pour leur majorité des classes les plus basses de la société, une dîme de 10 % minimum sur l’ensemble de leurs revenus et patrimoines, quitte à vendre une maison ou une voiture pour s’en acquitter.
La secte possède une banque et surtout le deuxième réseau de média au Brésil. La fortune personnelle de son leader est estimée à plus d’un milliard de dollars, et son neveu, l’un des pasteurs les plus influents de l’Église a été élu maire de Rio de Janeiro en 2016, il avait été sénateur de l’État de Rio antérieurement.
Universal est désormais présente dans plus de 200 pays. Elle est d’ailleurs sous le coup d’accusations diverses et variées aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique.
Si ce prédicateur ferroviaire persévère, il pourrait bien rencontrer un succès comparable à celui d’Universal.
Dieu seul le sait.