Près de Paranam, Suriname.
L’ancienne usine Suralco.
Suralco détient au Suriname, depuis 1916, l’exclusivité de l’extraction de la bauxite, à partir de laquelle elle produit de l’alumine et de l’aluminium.
Cette industrie a longtemps été la première au Suriname, elle est actuellement en décroissance du fait de la concurrence d’autres pays producteurs, la Chine au premier chef.
Suralco est la filiale au Suriname de la multinationale AWAC, elle-même possédée à 60 % par Alcoa et à 40 % par Alumina Ltd, une société australienne.
Alcoa (Aluminium Company of America) est la société américaine historiquement créée par Charles Martin Hall.
Hall est, dans les livres d’histoire américains, l’inventeur du procédé d’électrolyse de l’aluminium, la technique encore utilisée pour produire ce métal en faisant conduire un courant électrique dans une solution d’alumine (autre nom de l’oxyde d’aluminium obtenu chimiquement à partir du minerai de bauxite).
En réalité, le français Paul Héroult avait découvert ce principe quelques mois avant Hall en avril 1886, mais ce dernier était « redoutable en affaires » et il parvint, après un long procès et en utilisant un article de la loi américaine favorisant les citoyens des États-Unis, à faire antidater son brevet afin de disposer de l’exclusivité de la production d’aluminium en son pays.
Du fait de la nécessité de disposer d’importantes ressources électriques pour la production de l’aluminium, Suralco a « obtenu » du gouvernement surinamais la construction en 1965 du barrage d’Afobaka dont 75 % de la production énergétique est utilisée par l’usine, les 25 % restants étant distribués à la ville de Paramaribo.
Le barrage a provoqué la création d’un gigantesque lac artificiel s’étendant sur 1 % du territoire du Suriname, détruisant faune et flore, obligeant 5 000 personnes, 1 % de la population du pays, à se déplacer, ce qui à engendré une guerre civile…